Le diamant, le saphir, le rubis et l’émeraude sont les quatre uniques gemmes à pouvoir être considérées comme des pierres précieuses.
-Le Saphir-
L’antiquité attribuait au saphir des vertues protectrices à l’égard de son propriétaire. Au Moyen-Age, le saphir symbolise le Ciel auprès des membres du clergé qui le portent à la main droite, celle qui bénit. De manière générale, la pureté, la vérité et la justice sont des qualités attribuées au saphir, et qui doivent naturellement être l’écho de celui qui la porte. Outre les propriétées vertueuses qu’on lui accorde, la couleur bleue du saphir est également associée à la royauté, surtout lorsque l’on sait que c’est cette pierre précieuse que Lady Diana portait à son doigt en guise de bague de fiançailles. Figure emblématique bien aimée au-delà des frontières britannique, la princesse de Galles a largement popularisé le port du saphir bleu auprès des jeunes fiancées.
Le saphir et le rubis appartiennent à la même famille des corindons, qui sont des pierres dites “allochromatiques” : ceci signifie que leur couleur est donnée par des substances étrangères qui sont généralement pour le saphir le chrome, le fer, ou encore le titane. Contrairement à ce que l’on peut penser, la couleur du saphir n’est pas uniquement bleue : même si cette couleur est sans doute la plus recherchée car la plus connue, le saphir connaît toute la palette de l’arc-en-ciel à l’exception du rouge, réservée au rubis.
Même si cette pierre précieuse provient de mine dispersées à travers le monde, celles présentes en Asie offrent parmi les plus belles variétés : le Cachemire et la Birmanie détiennent des saphirs d’un bleu profond et velouté très recherché des connaisseurs. Si aujourd’hui ces mines produisent peu de matière, ceux rencontrés au Sri Lanka (Ceylan) et à Madagascar sont parmi les plus répandus actuellement. Leur couleur varie du bleu clair au bleu le plus foncé.
Sri Lanka
9,13 carats environ
Sri Lanka
3,93 carats environ
On rencontre également de beaux spécimens d’un bleu profond dans la région de Pailin au Cambodge et dans celle de Kanchanaburi en Thaïlande. Parmi les autres couleurs recherchées du saphir, le “padparadscha” d’une extraordinaire couleur orange-rosé et provenant des mines du Sri Lanka figure en belle position, tout comme les saphirs rose, venus d’Australie ou d’Afrique.
Saphir Rose
8,54 carats environ
Padparadscha
Les saphirs ne naissent pas égaux dans la nature : dès leur extraction, certains possèdent un bleu velouté très apprécié des acheteurs. D’autres sont plus pâles, ou au contraire très foncés. Afin de donner une couleur plus intense aux pierres les plus claires, l’homme a depuis des temps ancestraux trouvé la solution en chauffant les pierres dans des fours appropriés à ces utilisations. En modifiant l’état d’oxydation des impuretés de fer et de titane, la chaleur donne une superbe couleur bleue intense aux saphirs presque incolore. Cette méthode ancestrale connue n’altère pas la nature de la pierre est n’est pas considéré comme un traitement frauduleux. Un certificat de laboratoire gemmologique vous permettra de savoir si vous êtes face à un saphir chauffé ou non chauffé.
-Le Rubis-
Pierre des guerriers, la couleur ardente du rubis révèle le courage de son porteur, mais le protège également contre les blessures lors des batailles. Mais le rouge est aussi bien connu pour être la couleur de l’amour et de la passion, et est le symbole de la vie par sa couleur flamboyante. Bien que les rubis et saphirs appartiennent à la même famille des corindons, les rubis sont plus rares que les saphirs en raison des éléments chromogènes. La teinte rouge du rubis, dûe au chrome, varie au sein d’une même mine rendant impossible la détermination de la provenance par le simple examen de la couleur. Parmi les couleurs les plus recherchées, on entend souvent parler du “sang de pigeon” qui s’applique aux rouges très intenses avec une pointe de bleue.
Si les inclusions sont plus présentes dans ce type de corindon plutôt que dans les saphirs, elles sont la garantie d’un rubis naturel, à distinguer des rubis synthétiques. Ainsi, les inclusions appelées “soies” et que l’on trouve également dans le saphir apporte un effet doux et velouté donnant un aspect chatoyant à la pierre.
Les mines les plus exploitées sont celles se trouvent au Myanmar (ex-Birmanie), en Thaïlande (Siam), et Sri Lanka (Ceylan). Émergent néanmoins depuis quelques années des sites au Vietnam ou encore au Kenya et en Tanzanie capable de rivaliser avec les gemmes asiatiques. Les gisements de Mogok en Birmanie fournissent seulement 1% de rubis “sang de pigeon” exploitable en joaillerie, ce qui les classe parmi les pierres les plus précieuses et recherchées. En Thaïlande, les gisements de la région de Chanthaburi ont une couleur qui tire sur le brun ou sur le violet.
Enfin, de la région de Ratnapura au Sri Lanka sont extraites des pierres allant du rouge clair au rouge framboise. Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, une mine ne se détermine pas par le rouge qu’elle donne à ses rubis. Ainsi, tout gisement a un potentiel qui ne doit pas être négligé par le simple fait de son origine. De même pour les saphirs, les rubis peuvent être chauffés dans le but d’améliorer leur aspect. Ces modifications thermiques sont acceptées mais doivent toutefois être notifiées.
Rubis Thaïlandais
2,10 carats environ
-Les émeraudes-
Cléopâtre, dit-on, aurait été grande amatrice d’émeraudes et aurait aimé les collectionner, ce qui était facilité par le fait que les premières mines d’émeraudes découvertes se trouvaient en Egypte, aux abords de la Mer Rouge. Pline l’Ancien appréciait également cette gemme, et en parlait en disant qu’ “aucune autre couleur n’est plus agréable” que ce vert “apaisant”. Symbole de l’immortalité et de la croyance, on disait de l’émeraude qu’elle se brisait au premier signe d’infidélité maritale.
L’émeraude appartient à la famille des béryls au même titre que les morganites, aigues-marines, ou encore héliodores. Néanmoins, elle se distingue de ces dernières par le fait d’être composé de chrome et/ou vanadium. Elle est par ailleurs considérée comme une pierre précieuse au même titre que le diamant, le rubis et le saphir. Les émeraudes sont à juste titre vues comme des pierres relativement fragiles, essentiellement en raison des inclusions qui la composent et en font des pierres uniques. La taille émeraude (rectangulaire à pans coupés et à degrés) est parfaitement adaptée à cette gemme afin de la rendre moins vulnérable aux chocs
Jusqu’à la découverte des Amériques, les mines égyptiennes placées entre le Nil et la Mer Rouge étaient les seules connues. La Colombie va ensuite devenir célèbre grâce aux mines de Chivor et Muzo déjà exploitées par les Incas, qui produisent les émeraudes considérées comme les plus belles au monde. Depuis, d’autres sources sont exploitées notamment en Sibérie, dans quelques pays d’Afrique (le Zimbabwe depuis 1955, la Zambie, la région du Transvaal), mais aussi au Brésil depuis les années 1980. Le Brésil fournit des émeraudes plus claires que les colombiennes, avec un vert tirant sur le jaune, mais moins incluses que leurs voisines. On en trouve aussi en Inde et au Pakistan.
D’autres mines de moindre importance sont présentes en Afghanistan, en Australie, à Madagascar et en Tanzanie. Comme nous le disions plus haut, les émeraudes sont uniques par les inclusions qui les composent Depuis l’Antiquité, les émeraudes sont trempées dans de l’huile incolore lorsque les inclusions sont placées à la surface de la gemme afin d’améliorer son aspect. Cette pratique courante, légale et universelle permet de combler les fêlures et de les rendre moins visibles, à condition qu’il s’agisse d’huile incolore. Un autre traitement à base de résine peut être appliqué au émeraudes, mais qui reste davantage contesté notamment si les résines durcissent et restent figées à l’intérieur de la pierre. Un certificat issu d’un laboratoire de gemmologie indiquera si la pierre a été huilée et/ou résinée.
Emeraude de Colombie
2,20 carats environ
Emeraude de Colombie
7,15 carats environ