Jean Dousset, héritier de Cartier, propose des bijoux en diamant artificiel
Cette question met en quelque sorte en exergue le clash entre le luxe traditionnel et le nouveau. Si Jean Dousset, qui représente l’héritage Cartier en tant qu’arrière-arrière-petit-fils du fondateur de la Maison, est favorable aux diamants cultivés en laboratoire, le propriétaire de Cartier, Richemont, les rejette. Pour l’instant, il estime que les diamants artificiels ne correspondent pas à l’image de la marque.
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Cartier évoque le manque d’histoire des diamants cultivés en laboratoire
« Le problème avec les diamants cultivés en laboratoire est qu’ils n’ont pas d’histoire, même s’ils ont la même structure moléculaire que ceux trouvés dans la terre, » a déclaré Cyrille Vigneron, directeur général de Cartier, dans une interview publiée dans le rapport « State of Fashion Watches and Jewellery » de Business of Fashion et McKinsey.
« De nombreux clients rejetteront toujours les diamants cultivés en laboratoire, car ils ont perdu leur singularité et le fait qu’ils ont été fabriqués par la Terre il y a des millions d’années, » a-t-il déclaré.
Sous la direction de Vigneron, les diamants artificiels ne sont pas complètement exclus chez Cartier, en particulier pour les petites pierres secondaires. Mais la Maison n’est pas prête à les adopter sans réserve. « Nous faisons une promesse de naturalité et de traçabilité à nos clients. Au final, cela pourrait remettre en cause la valeur accordée aux diamants par rapport aux autres pierres, » a-t-il ajouté.
Le contre-pied pris par Louis Dousset, descendant de Louis Cartier
Jean Dousset, arrière-arrière-petit-fils de Louis-François Cartier, qui perpétue l’héritage de Louis en son nom propre, prévoit le lancement d’une collection de bijoux en diamants de laboratoire pour compléter une gamme de bijoux très populaire fabriquée avec des diamants naturels.
« Il s’agit d’un changement de paradigme pour le monde du diamant et du luxe, » déclare Dousset. « L’une des idées fausses les plus courantes des consommateurs sur les diamants cultivés en laboratoire est qu’ils sont « faux », » a-t-il déclaré.
Le périple joaillier de Dousset
Ce n’est pas le népotisme qui a amené Dousset là où il est aujourd’hui. Mais plutôt le travail acharné, le talent et la vision. Comme ce fut le cas pour son illustre ancêtre.
Né en 1971 à Paris, la carrière joaillière de Dousset a débuté en 1992 lorsqu’il accepte un poste chez Chaumet, le joaillier officiel de l’empereur Napoléon sur la place Vendôme. Il rejoint alors Boucheron en 1996, puis Van Cleef & Arpels en 1999, ce qui l’amène à s’installer à Los Angeles où il travaille à relancer la présence de la marque sur Rodeo Drive en 2001.
Faisant le saut entrepreneurial en 2005, il a fondé son Atelier pour créer ses propres bijoux en diamant qui séduisent rapidement les célébrités. C’est notamment Dousset qui est derrière la bague de fiançailles sur mesure d’Eva Longoria, d’Amy Adam et de Paris Hilton, entre autres. Le succès amenant le succès, il ouvre une boutique à West Hollywood en 2010 et lance sa marque de bijoux en ligne.
Avec l’introduction d’une collection de bijoux en diamants artificiels, baptisée Oui par Jean Dousset, il fait évoluer son entreprise en fonction des besoins et des désirs des consommateurs. Ce faisant, il marche sur les traces de Louis et de la famille Cartier, dont l’entreprise n’aurait pas pu survivre à plus d’un siècle dans le giron familial sans cette capacité d’adaptation.
Ces pierres sont réelles
« J’ai suivi l’évolution de la culture de diamants en laboratoire avec un esprit ouvert pendant de nombreuses années, » a déclaré Dousset. « J’ai vu à quel point les diamants de laboratoire sont devenus importants pour les consommateurs. L’objectif de Oui a toujours été de rendre les bijoux de haute qualité plus accessibles, sans avoir à sacrifier la qualité, la personnalisation ou le poids en carats souhaité. »
Avec des prix pour les bagues de fiançailles à partir de 4.300 $ pour une pierre centrale d’un carat, il est possible d’acheter un modèle embarquant jusqu’à 4 carats.
De plus, tous les diamants Oui sont produits en utilisant la méthode la plus efficace pour fabriquer des diamants artificiels (dépôt chimique en phase vapeur). Cette technologie permet de produire un diamant avec tout l’éclat et la magie d’un diamant extrait. Chaque pierre dispose de la certification GIA en Type IIa, qui correspond au diamant « le plus chimiquement pur ». Et tout comme les diamants naturels, les diamants cultivés en laboratoire doivent être taillés et polis par des professionnels pour faire ressortir leurs qualités uniques.
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Des bijoux en diamant de qualité et moins chers
« Un diamant de laboratoire offre la même expérience visuelle, sans aucun compromis, » déclare Dousset, reconnaissant que les couples sont souvent contraints par leur budget de sacrifier la qualité ou la taille du diamant. « C’est une opportunité passionnante pour un bijoutier. Cela a été très libérateur, à la fois pour moi et pour le client. »
« Les diamants cultivés en laboratoire permettent aux gens de faire des folies sur des bagues de créateurs bien conçues et des marques qu’ils ne pouvaient pas envisager auparavant, car une grande partie de leur budget était englouti par le coût élevé de la pierre centrale, » ajoute-t-il. « Un groupe plus large de personnes peut désormais se permettre et profiter du caractère mystique des diamants. »
Diamants naturels ou artificiels : laisser le libre choix aux gens
En conclusion, Dousset, avec sa ligne de bijoux en diamant naturel et sa nouvelle collection Oui, honore la tradition familiale tout en se tournant vers l’avenir.
« Je pense que les diamants naturels et de laboratoire correspondent à un système de valeurs différent. Ils sont tous deux d’excellents choix pour différentes raisons. Mais, en fin de compte, les deux options sont indiscernables en termes de brillance, de beauté et de sensations, » conclut-il. « Un diamant est un diamant, et ce que vous déciderez d’acheter sera entièrement un choix personnel. »
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