Initiative 2030 : une alliance Cartier et Kering pour des bijoux plus responsables
Kering espère rendre le secteur de l’horlogerie et de la joaillerie plus responsable, répétant ainsi ce qu’il a déjà fait pour l’industrie de la mode, avec l’initiative 2030 montres et joaillerie.
Le groupe de luxe français s’est associé à Cartier, dans le giron du conglomérat rival Compagnie Financière Richemont, pour lancer l’Initiative Montre et Joaillerie 2030 en partenariat avec le Responsible Jewelry Council. Ce projet marque sa dernière alliance intersectorielle visant à développer des objectifs à l’échelle du secteur pour protéger l’environnement.
Contrairement au Fashion Pact, lancé en 2019 avec 32 signataires, l’Initiative Montre et Joaillerie démarre plus modestement. En plus de Cartier, les marques horlogères et joaillières de Kering s’y joignent. La division comprend les marques de bijoux Boucheron, Pomellato, DoDo et Qeelin, et les marques de montres de luxe Ulysse Nardin et Girard-Perregaux.
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Initiative 2030 : ouverte à toutes les marques joaillière et horlogère
« L’initiative est ouverte à tous les acteurs de l’horlogerie et de la joaillerie disposant d’une empreinte nationale ou internationale qui s’engagent à consacrer leurs ressources et leur énergie à l’amélioration continue sur le thème du durable. Ainsi qu’à développer une vision d’excellence pour le secteur, quelle que soit leur situation actuelle, segment de marché ou position dans la chaîne de valeur, » ont déclaré Cartier et Kering dans un communiqué conjoint ce mercredi.
Cela signifie qu’à l’instar du Fashion Pact, l’initiative s’étendra aux acteurs de haut et de bas niveau. Donc y compris les marques, les distributeurs et les fournisseurs. Les membres doivent s’engager à progresser dans ces 3 domaines :
- Renforcement de la résilience climatique
- Préservation des ressources
- Politique d’inclusion
Les membres de l’alliance Initiative 2030 seront tenus de rendre régulièrement compte des progrès réalisés.
Cartier et Kering : une relation privilégiée depuis 2017
Cartier et Kering se sont appuyés sur leur relation existante. Ils sont partenaires dans le domaine de la lunetterie depuis 2017 et l’accord impliquant l’achat par Richemont d’une participation de 30 % dans Kering Eyewear. Kering et Richemont font également partie des entreprises qui ont rejoint cette année une initiative pour améliorer la traçabilité des pierres de couleur.
L’Initiative Watch and Jewelry 2030 vise à soutenir les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies. Ils ont été définis afin de réaliser des progrès mesurables d’ici la fin de la décennie dans des domaines allant de la pauvreté au genre en passant par le changement climatique, les inégalités et à la réduction du fossé entre les riches et les pauvres.
Cyrille Vigneron, président et chef de la direction de Cartier, a déclaré qu’il était clair qu’une action collective était devenue nécessaire.
« Plus que jamais, nous restons déterminés à partager notre vision commune d’un avenir dans lequel toutes les maisons, leurs fournisseurs et partenaires commerciaux sont habilités à collaborer à des projets qui ont un impact positif sur la planète et ses habitants, » a-t-il déclaré dans le communiqué.
Jean-François Palus, directeur général du groupe Kering, a déclaré que cette initiative s’inscrit dans les engagements existants du groupe. Depuis 2011, Kering quantifie son impact sur la nature à travers toute sa chaîne d’approvisionnement.
Avoir un impact réel sur l’environnement et le social avec l’initiative 2030 bijoux et montres
« Chez Kering, nous pensons que le luxe est indissociable des normes environnementales et sociales les plus élevées, et qu’il est de notre responsabilité, en tant qu’acteurs majeurs du luxe, d’initier les changements nécessaires pour protéger notre planète, » a déclaré Palus.
« Pour l’horlogerie et la joaillerie, comme pour la mode, nous pensons que s’engager collectivement sur un cadre commun d’objectifs environnementaux chiffrés autour de quelques thématiques est le meilleur moyen d’avoir un impact réel, » a-t-il ajouté.
Ceux qui rejoignent l’initiative doivent s’engager à réduire leurs émissions de carbone dans le but de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius et d’atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2030. Au minimum, ils doivent s’engager à signer et soumettre la Science Based Targets Initiative d’ici 2022, ont indiqué les 2 entreprises.
Aider les populations vulnérables dans la chaîne de valeur de l’industrie horlogère et joaillière et de contribuer à des solutions à faibles émissions de carbone pour ces communautés est l’un des autres objectifs poursuivis.
Les membres doivent également s’engager à mesurer et à hiérarchiser leur impact sur la biodiversité et l’eau à travers leur approvisionnement en matières premières clés. À l’avenir, ils devront s’assurer que les chaînes d’approvisionnement sont exemptes de produits provenant de forêts anciennes et menacées. Mais aussi s’engager à restaurer les habitats où l’exploitation minière et d’autres activités d’extraction ont lieu.
Implication du Responsible Jewelry Council
Les marques participantes sont tenues de rejoindre le Responsible Jewelry Council et d’être certifiées dans le respect de son code de conduite. Il s’agit d’une norme internationale encadrant les pratiques commerciales responsables pour les diamants, les pierres précieuses de couleur, l’argent, l’or et les métaux du groupe du platine.
Iris Van der Veken, directrice du Responsible Jewelry Council, a déclaré qu’elle espérait que tous les acteurs de l’industrie vont s’impliquer. « Travailler à l’ancienne n’est plus une option, » a-t-elle déclaré.
Le Fashion Pact lancé par Kering il y a 2 ans compte désormais 70 signataires, dont le détaillant H&M, Adidas et Nike, Gap Inc., Ralph Lauren Corp., Chanel, Hermès, Prada, Ferragamo, Giorgio Armani et Burberry, entre autres.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton n’en fait pas partie, notamment de crainte d’être associé à des marques sportives. Cependant, LVMH est signataire de l’initiative en faveur de pierres précieuses de couleur responsables, connue sous le nom de Gemstones and Jewelry Community Platform.